Pseudogoutte

La pseudogoutte se caractérise par une inflammation aiguë ou chronique des articulations synoviales, qui sont sollicitées dans le mouvement actif. Les articulations le plus souvent touchées sont les genoux, les hanches, les chevilles et les poignets. Les articulations synoviales sont encastrées dans une cavité remplie de liquide appelée cavité synoviale. La pseudogoutte est associée à la formation anormale de cristaux de pyrophosphate de calcium dans le tissu articulaire. En présence de pseudogoutte, des crises aiguës de douleur et d’enflure articulaires sont causées par une réponse inflammatoire aux cristaux au pyrophosphate de calcium dans la cavité articulaire synoviale. La pseudogoutte peut affecter une ou plusieurs articulations et se déplacer d’une crise à l’autre. Les poussées aiguës peuvent se déclarer dans les mêmes articulations, ou dans de nouvelles articulations, après une période de rémission.

FAQ

Qu’est-ce qui cause le syndrome de pseudogoutte?

Les chercheurs croient que des dépôts de pyrophosphate de calcium s’accumulent dans la cavité articulaire synoviale, où ils interagissent avec des parties du système immunitaire, déclenchant une réponse auto-inflammatoire. L’attaque inflammatoire qui en résulte peut être localisée dans une seule articulation ou affecter les articulations dans tout le corps.

Dans quelle mesure le syndrome de pseudogoutte est-il courant?

La pseudogoutte est courante, mais demeure souvent inaperçue. Elle est plus répandue chez les personnes âgées et fortement associée à l’arthrose. En fait, les dommages aux articulations causés par l’arthrose peuvent prédisposer le corps à la formation de cristaux de pyrophosphate de calcium.  

Quels sont les facteurs de risque associés au syndrome de pseudogoutte?

Les maladies associées au développement de la pseudogoutte comprennent :

  • L’hémochromatose héréditaire, une affection qui entraîne un excès de fer
  • Une glande parathyroïde hyperactive (hyperparathyroidie) qui donne lieu à des niveaux élevés de calcium dans le sang
  • Une glande parathyroïde hypoactive (hypoparathyroïdie)
  • Diabète de type 2
  • Arthrose

Quels sont les premiers signes et symptômes du syndrome de pseudogoutte?

Souvent, une personne n’éprouvera pas de symptômes de pseudogoutte avant une attaque (on dira qu’elle est asymptomatique). Cependant, les signes visibles d’inflammation articulaire peuvent comprendre la rougeur, l’enflure et la sensibilité autour des articulations touchées.

Comment le syndrome de pseudogoutte est-il diagnostiqué?

Les médecins peuvent diagnostiquer la pseudogoutte en analysant le liquide synovial dans la cavité articulaire. Le test diagnostique standard consiste à examiner le liquide de l’articulation sous un microscope pour rechercher la présence de cristaux de pyrophosphate de calcium dans les cellules inflammatoires (appelées neutrophiles). Les radiographies peuvent également être utilisées pour le diagnostic. Les radiologues peuvent inspecter les articulations pour rechercher des signes de dépôts de cristaux dans le cartilage articulaire (chondrocalcinose). Cependant, il s’agit d’un signe courant qui ne suffit pas pour poser un diagnostic différentiel de pseudogoutte. D’autres caractéristiques, comme des extrémités osseuses carrées et des excroissances osseuses (ostéophytes) sur certaines articulations, comme des ostéophytes en forme de crochet aux jointures des mains, sont des constatations courantes chez les articulations affectées par le pyrophosphate de calcium.

Quelles parties du corps le syndrome de pseudogoutte affecte-t-il?

La pseudogoutte peut entraîner une inflammation aiguë ou chronique des articulations reliées par du cartilage, comme les genoux, les chevilles, les hanches et les poignets. Ce sont ces articulations qui sont le plus souvent touchées, bien que théoriquement la pseudogoutte puisse s’attaquer à n’importe quelle articulation synoviale.   

Quels sont les symptômes du syndrome de pseudogoutte?

Beaucoup de gens peuvent avoir la pseudogoutte et ne pas éprouver de symptômes. Parmi les symptômes qui peuvent être observés, mentionnons une faible fièvre et l’inflammation des articulations lors des attaques aiguës. Les personnes atteintes de pseudogoutte chronique éprouvent plus de douleurs articulaires, la détérioration du cartilage (hyalin) qui recouvre les extrémités des os, et une diminution de l’amplitude des mouvements.    

La pseudogoutte est parfois appelée « la grande imitatrice », car ses symptômes peuvent ressembler à ceux d’autres affections inflammatoires comme la goutte (d’où son nom) et la polyarthrite rhumatoïde (PR).

Traitements

Contrairement à la goutte, qui est causée par des cristaux d’urate de monosodium et peut être prise en charge efficacement au moyen de médicaments qui diminuent la production d’urates, il n’y a pas d’agents pour prévenir la formation de cristaux en présence de pseudogoutte. Par conséquent, les épisodes de pseudogoutte ont tendance à être pris en charge sur une base symptomatique.

Médicaments

Il existe un large éventail de thérapies et de traitements pour la prise en charge de la pseudogoutte. La colchicine est utilisée pour traiter aussi bien la goutte que la pseudogoutte. La recherche a montré que ce médicament peut prévenir l’inflammation et la douleur en bloquant l’interaction entre le pyrophosphate de calcium dans les articulations, d’une part, et le système immunitaire, d’autre part. Un pourcentage élevé de patients ne peuvent pas prendre de colchicine en raison des effets secondaires qu’elle cause, mais dans certains cas, de faibles doses seront beaucoup mieux tolérées et peuvent être très efficaces.

Les médicaments anti-inflammatoires conventionnels comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les corticostéroïdes sont également utilisés dans le traitement de la pseudogoutte. 

Les AINS peuvent soulager les symptômes. Le terme « non stéroïdien » signifie que ces médicaments ne contiennent pas de stéroïdes. Ils agissent en limitant la synthèse de la prostaglandine, qui est une protéine spécifique dans le corps qui joue un rôle dans la douleur et l’inflammation. On peut prendre les AINS régulièrement ou au besoin pour maîtriser les symptômes. Cependant, une utilisation à long terme est associée à des dommages à l’estomac et aux riens et à un risque accru de maladie cardiaque.

Les corticostéroïdes peuvent également être efficaces pour contrôler les poussées inflammatoires associées à la pseudogoutte. Les modes d’administration disponibles comprennent les injections intra-articulaires, les préparations intramusculaires et les comprimés oraux. Habituellement, on devrait prendre la dose minimale efficace pour contrôler les symptômes d’une attaque aiguë, et ce, pour la durée la plus courte possible.

Pour les patients qui ne peuvent pas prendre de stéroïdes, d’AINS ou de colchicine, il y a des données appuyant le recours au médicament biologique anakinra, qui bloque le principal messager des cellules inflammatoires intervenant dans la pseudogoutte (à savoir l’interleukine 1/IL1), mais il est réservé aux cas graves et fait toujours l’objet de recherche.

Prise en charge personnelle

L’exercice régulier à faible impact est un élément essentiel de la prise en charge personnelle de la pseudogoutte, tout comme une bonne alimentation. Outre ces techniques de prise en charge personnelle, les individus atteints de pseudogoutte devraient être testés pour des affections métaboliques connexes, en particulier l’hémochromatose, car celles-ci peuvent été traitées si elles sont détectées rapidement. On devrait traiter la pseudogoutte un peu comme l’arthrose, et une variété d’approches de prise en charge personnelle peuvent être adoptées.

Activité physique

On pense souvent à tort qu’une articulation endolorie a besoin de repos. Au contraire, l’absence de mouvement peut affaiblir les muscles et accroître la douleur et la raideur dans les articulations. L’activité physique légère à modérée protège les articulations en renforçant les muscles qui les entourent, en augmentant l’afflux sanguin vers l’articulation et en favorisant sa régénération naturelle. L’activité physique peut aussi améliorer votre humeur et diminuer la douleur.

L’activité physique désigne tout mouvement qui augmente la fréquence cardiaque en activant vos muscles, tandis que l’exercice est une activité structurée, planifiée et répétitive, exécutée dans l’intention d’améliorer ou de maintenir un aspect de sa forme physique (source : Société canadienne de physiologie de l’exercice). Une augmentation progressive de l’activité physique, même lente, peut soulager les symptômes d’arthrite et améliorer le fonctionnement au quotidien.

L’activité physique renforce les muscles et les tissus conjonctifs entourant les articulations, ce qui aide à soutenir les articulations endommagées par l’arthrite. Toutes les activités que vous effectuez au quotidien (comme passer l’aspirateur, marcher pour vous rendre au travail et même jardiner) sont de l’activité physique. Ces activités peuvent être très bénéfiques pour vos articulations et contribuer à maintenir ou à améliorer votre mobilité.

Exercice

Un exercice est une activité physique qui comprend des efforts répétitifs soutenus et a été conçu pour améliorer ou maintenir la forme physique. Soulever des poids, marcher sur un tapis roulant et faire du yoga sont des mouvements planifiés que nous effectuons précisément pour améliorer notre flexibilité, notre force ou notre endurance. L’activité physique peut réduire la douleur et la fatigue et améliorer la mobilité, la condition physique globale et l’humeur en vous permettant de participer à votre traitement de façon concrète. Par conséquent, prendre part à un programme d’exercice bien conçu est une bonne façon de soulager l’inconfort causé par l’arthrite.

Les exercices ciblant vos articulations peuvent avoir des bienfaits supplémentaires. Un thérapeute qualifié, comme un physiothérapeute, peut vous aider à élaborer un programme progressif d’exercice, selon votre type d’arthrite et votre forme physique.

Quels types d’exercices sont recommandés en cas de pseudogoutte?

Les exercices thérapeutiques renforcent les connexions et le temps de réponse entre votre cerveau et vos muscles. Ils améliorent ainsi la coordination, ce qui aide l’articulation à demeurer stable pendant l’activité physique et réduit le risque de blessure. Ils augmentent la force, l’équilibre, l’agilité et le contrôle neuromusculaire (développement de la « mémoire musculaire » grâce à l’optimisation des mouvements des articulations et des muscles).

  • Exercices d’amplitude (aussi appelés exercices d’étirement ou d’assouplissement) : Les exercices qui font bouger vos articulations réduisent la douleur et la raideur. Pour obtenir de meilleurs résultats, ils doivent être pratiqués tous les jours.
  • Exercices de renforcement : Ce sont des exercices qui maintiennent ou augmentent le tonus musculaire et protègent les articulations. Ces exercices contre résistance comprennent des mouvements d’entraînement musculaire exécutés avec un ensemble d’haltères, votre poids corporel ou des appareils. Vous devrez discuter de la fréquence des exercices de renforcement avec votre médecin ou votre physiothérapeute.
  • Exercices d’endurance : Ce sont des exercices qui contribuent à renforcer le cœur, à vous donner de l’énergie, à contrôler votre poids et à améliorer votre santé en général. Ils comprennent des activités comme la marche, la natation et le vélo.
Il existe de nombreuses formes d’exercice à faible impact qui peuvent profiter aux personnes qui vivent avec l’arthrite. Consultez votre fournisseur de soins de santé pour trouver des exercices adaptés à votre situation. Vous pouvez vous inspirer des exemples ci-dessous :
  • Tai-chi – Art martial chinois très ancien, le tai-chi consiste à effectuer une combinaison de mouvements lentement et en se concentrant. Bien qu’il en existe de nombreuses formes et variations, le tai-chi est un exercice à faible impact qui rappelle le yoga et la méditation. Cette forme d’exercice peut, chez certaines personnes, diminuer la douleur et favoriser une meilleure fonction physique ainsi que soulager la dépression et améliorer la qualité de vie sur le plan de la santé.
  • Yoga – De nombreuses recherches ont été publiées sur les bienfaits du yoga relativement à l’anxiété et au stress. La respiration contrôlée, la méditation simple et les étirements peuvent améliorer l’état d’esprit et aider à mieux gérer la douleur. Pratiqué de façon régulière sous la supervision d’un instructeur certifié, le yoga peut aussi améliorer la santé générale et accroître le niveau d’énergie.

(NOTA : Certaines personnes atteintes d’arthrite devraient éviter les séances intenses de yoga comme le yoga Bikram et le yoga athlétique.)

Quelle quantité d’exercice est recommandée aux personnes atteintes de pseudogoutte?

Toute augmentation de votre activité ou de votre exercice physique peut aider si vous n’êtes pas actif. La fréquence, l’intensité, le type et la durée appropriés varient d’une personne à l’autre. Une augmentation graduelle est recommandée. L’objectif proposé aux adultes est de 150 minutes d’exercice modéré à intense par semaine, à coup de séances de 10 minutes ou plus (si vous le tolérez). Si vous n’êtes pas actif, il est conseillé de commencer par des activités légères, comme marcher, et d’essayer d’augmenter votre vitesse ou votre distance au fil du temps.

Alimentation saine

Aucune preuve ne donne à penser que ce que vous mangez peut aggraver ou soulager votre arthrite. Cependant, le surpoids peut exercer une pression supplémentaire sur vos articulations. Pour bien fonctionner, l’organisme a besoin d’aliments qui lui procurent de l’énergie, des vitamines et des minéraux. Une saine alimentation vous fournira l’énergie nécessaire pour accomplir vos activités quotidiennes en plus de renforcer votre système immunitaire et la santé de vos os et de vos tissus.

Voici quatre façons d’améliorer votre alimentation :

  • Réduire les matières grasses saturées et les gras trans : Une alimentation saine ne doit comprendre qu’une petite quantité de matières grasses insaturées. On devrait éviter les matières grasses saturées et les gras trans.
  • Choisir les bonnes quantités et les bons types de gras vous aidera à atteindre et à maintenir un poids santé, et améliore votre santé globale. L’huile d’olive extra-vierge et les poissons d’eaux froides, comme le saumon, la truite ou le hareng, sont des exemples de choix sains.
  • Consommer moins de sucre : Le sucre contient des calories vides et ne possède aucune valeur nutritive.
     On vise ici tant le sirop et la cassonade que le sucre blanc, brut ou de canne. Limitez ou éliminez le sucre que vous ajoutez aux boissons et aux céréales. Même si les édulcorants artificiels contiennent très peu de calories, il est préférable de prendre l’habitude de consommer des aliments moins sucrés. Utilisez plutôt des fruits secs sans sucre ajouté, comme les raisins, les cerises ou les dattes, pour sucrer vos céréales, car ils contiennent des vitamines, des minéraux et des fibres alimentaires.
  • Manger plus de légumes et de fruits : Les légumes et les fruits doivent constituer la partie la plus importante de votre régime alimentaire. N’oubliez pas que les fruits les plus sucrés contiennent le plus de sucre, alors n’en abusez pas. Essayez de manger au moins un légume ou un fruit à chaque repas ainsi qu’en collation. En plus d’être une excellente source d’énergie, ils augmentent votre apport en fibres, ce qui vous aidera à digérer et à contrôler votre poids. Ils sont par ailleurs bourrés d’antioxydants qui renforcent le système immunitaire et aideraient à maintenir le cartilage en santé.

Pour plus d’information, consultez notre module en ligne Bien manger.  

Protection des articulations

De toute évidence, il est important de garder vos articulations en mouvement. Mais il est tout aussi important d’éviter les situations qui leur font subir trop de stress, car cela peut faire augmenter votre risque de blessure et accélérer leur détérioration. Éviter de faire subir du stress à vos articulations aide à diminuer la douleur et à assurer leur bon fonctionnement pendant des années à venir.

Et maintenant?

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Il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire pour gérer activement votre arthrite. Vous trouverez ci-dessous des ressources qui vous aideront à en apprendre davantage sur les moyens de prendre en charge votre arthrite afin de mieux vivre.

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Collaborateur

Révisé en septembre 2019 avec l’expertise de :

Paul MacMullan, MB BCh, BAO, CCST, MRCPI
Professeur adjoint clinique, Médecine interne et rhumatologie, Université de Calgary

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